La Maïeusthésie, c'est quoi ?

C’est une approche thérapeutique et de communication, fondée par Thierry Tournebise.

La maïeusthésie propose d'emblée un changement de vision.
Plutôt que de se demander : "qu'est ce qui ne va pas" et de chercher des solutions, elle nous invite à regarder " ce qui est juste dans ce qui se passe".
Il ne s'agit pas de démons ou de pathologies à combattre, mais de naissances à accomplir.

La Maïeusthésie aide ainsi à ne plus être affecté par les douleurs du passé, grâce au fait qu'elle regarde les symptômes (très enquiquinants, ou même graves) comme étant là "spécialement pour” un chemin de retrouvaille vers Soi.
Cette réunification de Soi avec Soi rend les symptômes inutiles. Et ensuite à leur rythme, ils peuvent tout simplement disparaître !
Le mot Maïeusthésie vient de Maïeutique (art d'accoucher de Soi-même), et de Stésie (Sensibilité)...
La Maïeusthésie est ainsi une sensibilité aux êtres émergents de Soi, pour accompagner leur venue au monde.

Un exemple de Maïeusthésie

Imaginez une femme enceinte, elle a un beau symptôme : son gros ventre !

Sommes-nous intéressés seulement par le symptôme, qui est alors perçu comme un problème… On pourrait dans ce cas aller jusqu’à proposer à cette femme, de se “libérer” de son gros ventre !

Ou au contraire, sommes-nous attentionnés envers l'être qui appelle à travers le symptôme...
En l'occurence, il y a un enfant à naître et c’est bien lui -et seulement lui!- qui génère le symptôme !

Que se passe-t-il alors quand cet être vient au monde ? Il y a de la réjouissance à le rencontrer enfin… MAIS AUSSI : le symptôme a tout simplement disparu… Le gros ventre n'était là que pour signaler un être en attente d'émergence au monde !
Cet exemple monte bien ce qu'est l'acte thérapeutique en Maïeusthésie : quand l'être qui appelle  (à travers le symptôme), émerge et est rencontré, le symptôme n'a tout simplement plus besoin d'être là...
 

Les 4+1 piliers (pour moi!) de la maïeusthésie


La pertinence

La Maïeusthésie est avant tout une psychologie de la pertinence, c'est-à-dire que TOUT ce qu'émet notre psyché est perçu comme pertinent.

Les symptômes "enquiquinants”, graves ou douloureux, sont émis par la psyché pour attirer notre attention…
Mais pour qu’un tel symptôme puisse être vu comme pertinent, il faut la vision claire qu’un symptôme est là “spécialement pour” des retrouvailles, et surtout pas là “à cause du” trauma.

Dans la vision de la Maïeusthésie, tout symptôme est ainsi émis par un être en attente d’émergence au monde.
Porté cette vision du monde, l’accompagnant accorde toute son attention aux êtres (qui ont vécu les faits), et surtout pas à l’éventuelle l’horreur des faits qui lui sont racontés !
Cette attention permet à l'accompagnant de percevoir puis rencontrer les êtres émergents au fur et à mesure de la séance. Il va ensuite aider à ce que la personne accompagnée rencontre à son tour ces “êtres de Soi-même”, vers des retrouvailles intérieures!

La distinction entre les êtres et les faits

Mais comment l’accompagnant arrive-t-il à percevoir les êtres en train d'émerger de la douleur et du trauma?
La distinction entre les êtres et les faits est LE chemin qui permet de retrouver puis rencontrer les êtres, sans risquer d’être emporté par la douleur de ce qu’ils sont vécu…

Une phrase que j’aime beaucoup est “Arrêter de se raconter pour enfin se rencontrer”.
Ou encore “Arrêter de raconter les faits traumatiques, pour enfin rencontrer l’être qui a vécu ces faits”
Ceci dit, quand un trauma a été vécu, que ce soit dans sa biographie, sa généalogie (ou ailleurs, dans ou hors du temps), on s'est fragmenté et on est passé en mode survie et c'est douloureux au quotidien...
Comment alors sortir de l’horreur du trauma, comment s’ouvrir à cet être de Soi qui a vécu le trauma, comment oser retrouver et rencontrer cet être de Soi ?


La réjouissance

C’est alors le rôle de la réjouissance, qui amène tant de délicatesse, d'ouvrir le chemin... Mais il s’agit D’ABORD de la réjouissance du thérapeute!

C’est en effet le praticien qui perçoit en premier, avec son expérience et sa posture, qu’un être émergent se présente.
C’est alors au praticien de se connecter dans son coeur à cet être. Et c’est la magie de la Vie : dès qu’on se connecte à un être, il y a un bonheur naturel.

Que se passe-t-il alors pour l’accompagné ?
  • le lieu intérieur douloureux, où l’être était mélangé à la douleur du trauma, a commencé à se clarifier puisque l’être est devenu distinct des faits,
  • Mais même émergeant hors des faits, cet être reste souvent perçu comme (très) affecté par ce qui s’est passé,
  • SAUF QUE il se passe alors quelque chose d’impensable pour l’accompagné : quelqu’un (le thérapeute) a de la réjouissance à rencontrer cet être… Ce lieu intérieur qui était jusqu’à présent perçu comme insoutenable (parce qu’on regardait les faits) est très étonnament perçu comme réjouissant par un autre (parce qu’il regarde les êtres),
  • Il devient alors possible pour l’accompagné, à son rythme, d’entrer en reconnexion avec l’être émergent, et ces retrouvailles lui amènent une réjouissance naturelle !
Et très étonamment, quand cette reconnexion se fait, c’est comme si on trouvait ENFIN sa place au monde et la vie peut ENFIN changer.
L’être caché étant rencontré, le symptôme n’a plus besoin d’être là et il peut ENFIN se dissoudre… Une vie nouvelle peut s’ouvrir !

Le Non-savoir et le Guidage non-directif

Ce qui permet au praticien cette perception essentielle des êtres, est le “Non-savoir comme source de compétence” et le “Guidage Non-directif”.

L’accompagnant accorde à l’accompagné que le savoir est chez lui, et qu’il ne s’agit SURTOUT PAS de le faire rentrer dans un schéma explicatif “c’est parce que Papa, ou maman ou la vie, ou les grand-parents…”
De plus l’accompagné “sait sans le savoir” quel est le bon chemin pour lui, et l’accompagnant le suit, en guidage non-directif vers l’être qui appelle !
L’accompagnant a bien sûr un savoir sur les archétypes structurants de la psyché, qui lui permet d’orienter son accompagnement… Mais c’est tout !

Personnellement, la pertinence et le non-savoir sont les points qui m'ont demandé le plus de travail et de conscience vers la profondeur… On est en effet bien câblé pour mettre des “pourquoi” (un savoir) sur tout “ce qui ne va pas” (non pertinence)… La Maïeusthésie propose une toute autre posture !


Confiance dans la Vie

Dans une séance, il y a physiquement un accompagnant et un accompagné, mais il y a en réalité au moins quatre êtres : l’accompagnant, l’accompagné, le(s) être(s) émergent(s) et aussi la Vie.

Ca change tout dans la perception, de ne pas être seuls dans notre coin à essayer de “améliorer quelque chose”, mais au contraire d’accomplir ce qui appelle dans la Vie à travers le symptôme…

C’est comme s’ouvrir humblement à une présence bien plus vaste qui nous porte… Sans rien en savoir, juste une perception soutenante, dans le sensible !

Pulsion de survie et pulsion de Vie

Lorsque nous vivons une situation trop douloureuse, impossible à intégrer, alors la pulsion de Survie (garante de notre sécurité) met de côté un "être de nous-même" dans le but de nous protéger.
Nous sommes alors coupés de la douleur qui n'est plus débordante, mais nous sommes aussi coupés de cet être de nous-même, et cette incomplétude génère une sensation de vide.

Nous grandissons malgré tout comme nous le pouvons, en évitant cette sensation de vide, manque, solitude par des compensations (travail, chocolat, sexe, drogue...) qui mobilisent beaucoup d'énergie !

Mais la vie continue à palpiter en nous, la pulsion de vie entre alors en jeu ! Elle est garante de l'intégrité et de la cohésion de notre être.
C'est elle qui va générer nos symptômes (le comportement bien gênant pour lequel nous venons consulter), dans une intention de retrouvailles entre tous ces êtres coupés de nous-même.

C’est pour cela, en Maïeusthèsie, que nos symptômes y sont considérés comme étant là "spécialement pour" un chemin de retrouvailles avec Soi-même, et non pas "à cause des" trauma passés.
Le symptôme est ainsi perçu comme une pertinence à l'oeuvre.

Pour quelle efficacité ?

L'efficacité de la maïeusthésie provient justement du fait qu'une psyché restaurée dans sa plénitude fonctionne naturellement bien...

Une autre raison de cette efficacité est que ces reconnexions entre les êtres génèrent de la réjouissance.
Et comme par hasard, notre cerveau nous ressemble 😉 : il coopère beaucoup plus facilement pour changer notre vie s'il y a du plaisir, plutôt que de la lutte, surtout contre lui-même !


Déploiement de Soi

Dans la présentation ci-dessus, je me suis focalisé sur un accompagné qui aurait subi un trauma… C’est en effet le cas très souvent.
Et on l’a vu : la Maïeusthésie est au service des retrouvailles entre les êtres fragmentés !

Mais la maïeusthésie est aussi au service du déploiement de l’être: il s'agit alors d’accompagner tout simplement le déploiement de cette plénitude qui appelle.

Quelques précisions techniques

Le trauma peut être :
● “effectif ” lorsque nous souffrons de quelque chose que nous avons subi (violence physique ou verbale, exclusion, séparation, maladie, …)
● “négatif ” lorsque nous souffrons de quelque chose qui nous a manqué (manque d’attention, d’amour, de considération, de reconnaissance…)

Les êtres de nous-même, qui ont pu être coupés et sont en attente de réintégration dans notre psyché, peuvent être les suivants :
● nous-même au moment de la séance ;
● tous ceux de notre biographie, depuis notre conception ;
● tous ceux dont nous sommes issus : le transgénérationnel ;
● le corps, les organes, la peau par exemple ;
● le transpersonnel et tout ce qui nous dépasse ;
● l’être en devenir, celui / celle qui semble nous appeler dans le futur.

Dans une séance, par ordre d’importance, nous apportons donc :
● de la reconnaissance aux êtres (les parts de soi qui appellent) ;
● une validation des ressentis et des émotions (dans leur nature et dans leur intensité)
● une estimation des faits, des événements > cela n’est pas toujours nécessaire quand les êtres et les ressentis sont bien accompagnés.
Lorsqu’il y a eu des traumatismes, on ne fait surtout pas revivre les événements ni les émotions, mais on accompagne l’être qui a vécu le traumatisme.  

Une des spécificités de la Maïeusthésie est que la communication et la thérapie se soutiennent l’une l’autre… Petite précision : il s’agit bien de la communication à travers des coeurs ouverts, et pas du transfert d’information comme en entreprise !

La Maïeusthésie est intégrative en ce sens qu’elle ouverte aux autres approches, chacun d’elle pouvant apporter sa pierre aux autres.

PRECAUTIONS si vous souhaitez venir avec un enfant.
Les points suivants sont très essentiels à valider ensemble avec moi AVANT la séance :

  • La maieusthésie fonctionne aussi très bien chez les adolescents et les enfants… Leur cerveau jeune est très souple, et il arrive souvent qu’une seule séance suffise.
  • Il y a quelquefois des aspects systémiques, où ils peuvent montrer des symptômes “spécialement pour” leurs parents  (;o)))… Il est ainsi souvent utile que les parents consultent également.
  • L’accord de l’enfant, aussi libre que possible, est bien sûr essentiel.
  • Si l’enfant est encore jeune, il me semble très pertinent qu’un parent reste dans la salle d’attente, au moins pour la 1ère séance. Nous décidons ensuite ce qui convient le mieux.
  • Dans le cas d’une séance en visio, il m’est arrivé avec une enfant de 8 ans, que le père installe les aspects techniques, me dise bonjour, ce qui rassure l’enfant (qui ne me connaissait pas), et puis aille dans la pièce d’à côté en fermant la porte : l’enfant est ainsi rassuré qu’un adulte soit proche en cas de besoin… Et il est aussi dans son espace d’intimité.

Les effets des séance avec des enfants sont en tout cas souvent très profonds et rapides.